
Everybody Screams est maintenant disponible partout ! A l'occasion, Florence Welch, la chanteuse de Florence + the Machine, a été photgraphiée pour diverses éditions du magazine L'Officiel - Paris, UK, USA et Italie - par Autumn de Wilde, qui a réalisé plusieurs clips pour le groupe. J'aime beaucoup ces photos !
L'OFFICIEL : Nous nous étions parlé en septembre, quand vous m’aviez révélé cette grossesse extra-utérine et la rupture de trompe que vous avez subie sur scène. Maintenant que la nouvelle est connue de tous, quel est votre sentiment ?
FLORENCE WELCH : Vous êtes la première personne à qui j’en ai parlé. Je pense que c’est pour ça que j’étais si émue à ce moment-là. Et maintenant que ça se sait, bizarrement, j’ai l’impression que c’est presque plus facile d’en parler. Je suis vraiment plus détendue.
L’O : En partageant votre vécu, vous avez sans aucun doute aidé d’autres personnes qui ont eu une expérience similaire.
FW : Je me suis tenue en dehors d’Internet, mais apparemment les gens ont été tellement gentils. Je voulais que celles qui ont vécu ça et qui m’ont lue se sentent moins seules. Vous savez, c’est si obscur et solitaire. Pour moi, écrire des chansons, c’est tisser des liens, tendre la main et être capable de prendre quelqu’un dans ses bras même sans être physiquement là. Mon sentiment, c’était que je voulais étreindre quiconque avait enduré ça et juste rester comme ça.
L’O : Votre album de 2011, Ceremonials, était sorti près de Halloween, et Everybody Scream sort plus ou moins à la même période. Que signifie Halloween pour vous ?
FW : C’est davantage lié aux racines païennes de cette célébration, en Irlande, qu’au fait de se déguiser, en fait. Halloween, c’était, dit-on, le moment où le voile qui sépare les vivants des morts se fait le plus fin. Pour cet album, je n’avais pas pris conscience de la proximité de la mort. C’était plus du genre Oh, la mort est un portail. Si le dernier album Dance Fever est un conte de fées, celui-ci est un film d’horreur, tout ça a du sens.
L’O : Vous avez mentionné le fait que le mysticisme et la guérison sont de grands thèmes de ce disque.
FW : La médecine moderne m’a sauvé la vie, mais on n’a pas vraiment été capable de me dire pourquoi. Il a fallu que je trouve du sens. Ça a fait que je me suis beaucoup intéressée à la sorcellerie, à la magie, à la médecine, à cause de la violence de ce qui m’est arrivé. Je voulais étudier les différentes formes de guérison, ce qui m’a conduite à explorer autant les rituels ésotériques et païens que l’occultisme anglais. J’ai aussi étudié au Warburg Institute [un centre de recherche à Londres]. Ça a été mon cheminement pendant ces deux années, pour trouver une signification à cette expérience.
L’O : Les chansons sont empreintes d’un certain sentiment d’urgence.
FW : J’ai commencé à écrire l’album avec Mark Bowen, du groupe punk Idles, quand j’étais encore sur la tournée Dance Fever. Travailler avec quelqu’un qui s’intéresse autant à la dissonance, aux sons agressifs, c’était vraiment parfait à ce moment-là. Il est très féru de mythologie, et on a écouté un mélange de doom folk et d’hyper-pop. L’autre chose, c’est que cette grossesse était vraiment désirée. Je me suis engagée dedans avec le sentiment de vouloir quelque chose. C’était très animal et naturel, et puis d’un coup c’est devenu un événement violent. Alors la lecture, la recherche, l’élaboration de cet album, c’était ma façon de sortir du brouillard.

L’O : J’espère que la composition de cet album a été cathartique pour vous au même titre que l’est toute réalisation artistique.
FW : J’ai lu des choses au sujet de rituels de deuil qui commémorent la perte – mettre des pétales dans son bain ou enterrer quelque chose de précieux, comme une fleur – mais les fleurs, ça ne me parlait pas. Je ne sentais pas cette douceur. La fureur que j’éprouvais ne se traduisait pas par quelque chose de triste, vous voyez? J’avais vraiment besoin de cette énergie. Il fallait que je crie, parce que quand ça vous arrive, vous êtes silencieuse. Vous ne pouvez pas crier. Il n’y a rien à faire. Il faut filer en salle d’opération immédiatement, ou vous risquez de mourir. Alors j’ai l’impression que cet album qui sort, c’est juste un gros puuuuutain.
L’O : Ce qui est tout à fait logique quand on a traversé quelque chose d’aussi traumatisant.
FW : C’est l’album le plus personnel que j’aie jamais écrit, mais d’un sens c’est aussi le plus mythologique. Je voulais y créer mes propres chansons de folk horror. C’est ce que j’ai fait de mes luttes personnelles. Comme quand je me débattais avec mes problèmes d’alcool à 18 ans. Je me tourne toujours vers le mystique ou la métaphore.
L’O : Avez-vous recours à la littérature ou à l’histoire pour comprendre ce que vous vivez?
FW : D’une certaine manière, c’est une protection, oui. Je crois que ça me vient de mon imagination débordante, c’est une façon de la contrôler et de la transformer en quelque chose de positif, parce que sinon c’est une terreur permanente. Je digère le monde à travers des histoires. J’adore le fantastique, c’est réconfortant.
L’O : Comment vous sentez-vous aujourd’hui?
FW : Je me sens tellement plus à l’aise dans mon corps à 39 ans que je ne l’étais à 29. C’est dingue. C’est cette impression de lui en avoir tant fait subir – des troubles du comportement alimentaire, la boisson, et maintenant ça. Aujourd’hui je veux aussi profiter de ce corps; il y a cette envie d’être vivante dedans, vous voyez? La volonté de faire moins attention à l’opinion des gens.
L’O : C’est un sentiment puissant, c’est sûr.
FW : En tant que célébrité féminine, hors de la scène, j’essaie toujours d’être gentille, polie. J’évolue si précautionneusement dans ce monde, comme si je ne voulais pas faire de vagues, vous voyez ? C’est rassurant d’être toute petite. Et puis sur scène, les limites qu’impose la société volent en éclats. Et je peux être ter- rifiante, et je peux vivre mon corps d’une façon très différente. Alors la chanson Everybody Scream parle de cette façon dont la scène m’a fait du mal d’une manière complètement dingue, et de comment j’y retourne sans cesse parce que c’est l’endroit où je me sens la plus libre.
L’O : Vous êtes vraiment le moteur de Florence + the Machine. En plus d’en être la leader, vous êtes sa principale parolière et productrice, et vous jouez des percussions et du piano. Pensez-vous que le public se rend compte de tout ce travail?
FW : C’est gentil de me poser cette question, parce qu’en général on s’intéresse beaucoup moins à la façon dont les femmes font de la musique. On parle du côté personnel en premier. On ne nous interroge pas tellement sur les aspects techniques. On nous dit : Ça parle de qui? [Rires.] Bowen et moi, on a commencé à travailler ensemble et à s’échanger des idées sur un document partagé. Je posais des paroles, et Bowen intervenait en écrivant J’ai cette espèce de basse glam-rock et ce son discordant de ouf qui ressemble à un cri.

L’O : Vous avez aussi brillamment collaboré avec de nombreux artistes, parmi lesquels Calvin Harris, A$AP Rocky et Taylor Swift. Comment décidez-vous d’entamer ou non tel ou tel projet ?
FW : Je n’ai jamais pris de décision en tablant sur la possibilité d’un succès commercial. Je le fait parce que j’aime le projet. Si les gens l’aiment vraiment et que c’est un gros succès, super, mais, je n’ai aucun désir d’augmenter ma visibilité. Mon psychisme ne résisterait pas à autant d’attention.
L’O : Et pourtant vous défoncez tout sur scène ! Vous laissez s’exprimer votre côté sorcière quand vous jouez ?
FW : Un concert, c’est une sorte d’église agnostique. Si vous êtes fan de ma musique et que vous venez aux concerts, vous rencontrerez des gens qui ont le même état d’esprit.
L’O : Vous allez vous préparer différemment pour Everybody Scream que pour vos tournées passées ?
FW : Je m’entraîne plus que je ne l’ai jamais fait, oui. Je suis plus consciente qu’avant de la fragilité de mon corps. Je ne considérais même pas que j’avais un corps ! Quand on joue, on est sur un plan éthérique ou un truc comme ça, et on a l’impression que physiquement on est capable de tout. Et d’une certaine manière, c’est le cas pour moi. J’ai performé avec des os cassés, une hémorragie interne, et j’ai réussi à terminer mes concerts. Mais maintenant je voudrais avoir un peu plus de respect pour mon corps. Pour cette tournée, je fais de la physiothérapie, pour que chaque partie de mon corps soit la plus forte possible. Je me suis aussi remise au chant lyrique, parce que j’ai peur que ma voix ne se casse. Le prof m’a dit : “Vous n’avez pas de raison d’avoir peur. Il faut juste vous détendre. Le son est là. Faites confiance à votre corps, à votre voix.” Et en effet, dès que j’ai arrêté de craindre mes hautes notes, elles sont revenues.
L’O : Êtes-vous toujours régulièrement en contact avec Alessandro Michele, chez Valentino? Vous avez l’air de deux âmes sœurs.
FW : Nous le sommes. J’adore Ale. Je lui envoie toujours des trucs genre Il faut que tu voies ce memento mori sur eBay, ou Tu dois te commander ce truc en tapisserie ou cette pampille sur Etsy.
L’O : Vous vous débrouillez bien avec Etsy? J’ai l’impression que c’est vraiment un coup à prendre.
FW : Je suis toujours à la recherche de coussins en tapisserie ou de pampilles. J’en veux partout. Je passe mon temps à traquer du Laura Ashley, des robes Gunne Sax ou des tapisseries eighties zarbi.
L’O : La vidéo d’Everybody Scream tombe à pic pour notre époque...
FW : C’est la première chose que j’ai voulu faire à mon retour, et ce qui est génial dans le fait de bosser avec [sa fréquente collaboratrice, la réalisatrice] Autumn de Wilde, c’est qu’elle dit toujours : Bien sûr, okay. Faisons ça. On s’est inspirées de films comme Rosemary’s Baby et des films d’horreur italiens iconiques des années 60 et 70 comme Six Femmes pour l’assassin, où bizarrement les filles qui meurent se retrouvent toujours en soutien-gorge. [Rires.] Et aussi un documentaire incroyable, Woodlands Dark and Days Bewitched qui parle du folk horror dans différents pays.
L’O : Cette robe rouge dans le clip se démarque vraiment.
FW : J’ai ressenti le besoin d’un retour à la terre et à la nature. C’est le ressenti d’une force dans la sensualité, comme si on me l’avait ôtée et que devais me la réapproprier. J’ai travaillé avec la costumière Shirley Kurata. On a fouillé dans des archives de costumes de scène, et dans les pièces vintage de ma propre garde-robe, en fait. J’en ai une grosse collection, maintenant. J’ai arrêté de boire et me suis mise à acheter du vintage.
L’O : Un transfert. Ça s’appelle faire un transfert.
FW : Ouais, mon comptable préférerait que je me remette à boire. Non, je blague ; il ne voudrait pas ça. [Rires.]
Florence est bien sur ces clichés
RépondreSupprimerj'aime bien son manteau bleu marine avec les boutons dorés
RépondreSupprimerson manteau à carreaux est pas mal non plus
RépondreSupprimerJe me sens tellement plus à l’aise dans mon corps à 39 ans que je ne l’étais à 29. C’est dingue.
RépondreSupprimer- éh bien, j'espère qu'il me faudra moins de temps pour me sentir à l'aise x)
bonne soirée, bisous
RépondreSupprimercoucou toi
RépondreSupprimerune tres bonne revue
tes creation son trop bien
sympa pour le texte :O)
bonne soiré
oh wow sa pas du être une belle expériance ce qu,elle a vécu !
RépondreSupprimersur scène en plus tu dois capoter encore plus !
RépondreSupprimerc'est une très belle entrevue !
RépondreSupprimerles montages phtos que tu as mise sont trsè jolei aussi !
RépondreSupprimerElle est belle comme tout pour ce shooting de l'entrevue !
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